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Filière responsable

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Le pilier environnemental

Au plan environnemental, le réseau conseil et service en élevage porte une attention toute particulière à la question de l’empreinte carbone liée à l’élevage, et promeut dès lors des actions permettant de la réduire. Par ailleurs, la maîtrise de la biodiversité et l’enjeu du bien-être animal font bien entendu partie des sujets majeurs qui mobilisent les énergies.

Empreinte carbone, vers un développement durable 

Face aux enjeux environnementaux actuels et au constat que l’élevage est un secteur émetteur qui doit progresser, ÉLIANCE a confié en 2016 à l’Institut de l’Élevage une étude pour estimer le potentiel de la sélection génétique afin de réduire les impacts environnementaux de l’élevage. Autrement dit, il s’agit de mesurer et maîtriser notre empreinte carbone, et de comprendre les liens qui existent entre génétique et environnement. Des initiatives comme la Ferme laitière bas carbone et la diffusion de l’outil CAP'2ER® s’inscrivent aussi dans cette démarche de maîtrise de l’empreinte carbone. 

Etude sur le potentiel de la sélection génétique pour réduire les impacts environnementaux de l'élevage

Trois schémas de sélection et de reproduction analysés
Dans le cadre de l’étude confiée à l’Institut de l’Élevage, une analyse environnementale de trois schémas de sélection et de reproduction rencontrés en filière bovin lait et bovin viande a été réalisée :  IA en sélection classique, IA en sélection génomique, et monte naturelle). Cette analyse précise les impacts environnementaux de ces trois schémas (non limitée à la seule production a mesuré les impacts sur le lait et la viande produits dans les élevages, compte tenu du progrès génétique attendu dans les 5 ans. 
 
La méthodologie de calcul de l’empreinte environnementale 
Les modes de sélection sont décrits pour une race laitière (Prim’Holstein) et une race allaitante (Charolaise). Ils s’appuient sur la définition d’un processus type en lait et en viande comprenant le schéma de sélection, puis l’exploitation bovine qui utilise la semence. L’empreinte environnementale est calculée selon la méthode de l’ACV (Analyse de Cycle de Vie). Plusieurs impacts environnementaux sont estimés, le plus emblématique étant la contribution au changement climatique, exprimé en kg d’équivalents dioxyde de carbone (kg eq. CO₂). 
 
Les résultats de l’étude
Les résultats montrent que le secteur de la sélection et de la reproduction bovines est faiblement émetteur : les doses d’IA mises en place et les saillies contribuent pour 0.1% à 4% de l’impact du lait et pour 0.1% à 4.7% de l’impact de la viande (respectivement changement climatique et énergie). Par ailleurs, le progrès génétique permis par la sélection fait diminuer l’impact environnemental du lait et de la viande issus des élevages qui utilisent ces semences. Les gains de production dans le temps constituent un effet de levier très important, permettant une baisse jusqu’à -11% de l’empreinte carbone du lait en 5 ans, à pratiques constantes.
 
Un net avantage compétitif des schémas génomiques apparaît, qu’il s’agisse de l’empreinte environnementale des doses, ou de l’effet d’accélérateur de réduction des impacts permis par le progrès génétique : +1% par an, en comparaison avec la monte naturelle en race laitière.
 

La Ferme laitière bas carbone, une démarche ambitieuse et pragmatique 

La Ferme laitière bas carbone est une initiative portée et développée par le Cniel depuis 2013. Véritable démarche de filière, elle vise à promouvoir des pratiques agricoles et des leviers d’action afin de réduire de 20% l’empreinte carbone du lait produit d'ici 2025.
 
La Ferme laitière bas carbone accompagne les éleveurs laitiers français dans la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) à partir d’un diagnostic individualisé. Chaque éleveur peut choisir les leviers d’action adaptés à son exploitation et à ses objectifs. Cette initiative engage la filière dans la lutte contre le changement climatique et fédère les éleveurs, les transformateurs coopératifs et privés, ainsi que les organismes de conseil.

Concrètement, la Ferme Laitière Bas Carbone consiste à :
  • Réaliser dans chaque élevage un diagnostic environnemental technico-économique 
  • Identifier les leviers d'action potentiels permettant d'améliorer son empreinte carbone et ses performances techniques et économiques
  • Construire avec l’éleveur un plan d’action adapté à chaque exploitation et à son contexte économique et social
  • Communiquer positivement sur l’élevage et la filière laitière française.

A ce jour, près de 15 700 éleveurs laitiers ont déjà choisi de s’engager dans la Ferme Laitière Bas Carbone. Mais le souhait des acteurs de la filière est d’aller bien au-delà : impliquer les 50 000 élevages laitiers que compte la France aujourd’hui. Si tel est le cas, la filière pourrait alors éviter l’émission de 2 millions de tonnes de CO₂ en 10 ans !
 

CAP'2ER®, un outil de diagnostic environnemental en élevage laitier

Outil d’évaluation et d’aide à la décision, CAP'2ER® est intimement lié à l’initiative de La Ferme laitière bas carbone. Il permet à un éleveur d’estimer les émissions de gaz à effet de serre de son élevage, ses consommations d’énergie, mais aussi sa contribution positive à la biodiversité, sa capacité nourricière (nombre de personnes nourries par l’élevage) et son stockage de carbone.
 
Le diagnostic environnement réalisé en élevage laitier consiste en une visite individuelle chez l’éleveur par un conseiller formé à l’outil CAP'2ER®. En y ayant recours, l’éleveur peut ainsi améliorer ses performances environnementales et aussi garantir la durabilité de son exploitation. En effet, performances environnementales et technico-économiques sont fortement corrélées. Moindre consommation en intrants, valorisation du pâturage, optimisation de la production laitière… sont autant de gestes écologiques que de potentiels gains économiques. Une véritable stratégie « gagnant-gagnant » !
 
Quel que soit le système fourrager, une meilleure efficience environnementale se traduit dans les fermes laitières bas carbone par une meilleure efficience économique. Ainsi les 10% des fermes dont les émissions de gaz à effet de serre sont les plus faibles présentent en moyenne une marge brute supérieure de 10€ aux 1 000 litres de lait produits. 
 
 

Éliance soutient d’autres projets pour réduire l’impact carbone

Depuis 2013, ÉLIANCE s’est aussi engagée sur différents projets visant à réduire l’impact carbone des exploitations, en partenariat avec les instituts techniques, les chambres d’agriculture et les interprofessions. 
 
Outre Carbon Dairy et Beef Carbon qui ont permis de développer l’outil CAP'2ER® dans les élevages bovins lait et bovins viande, il existe aussi d’autres projets européens - Life Carbon Farming et Climate Smart Farm Demo – qui poursuivent le travail en développant le volet conseil et accompagnement des éleveurs, afin que les adaptations mises en place par ces derniers pour réduire l’empreinte carbone de leurs exploitations se traduisent également en gain économique. Ainsi, sur les 3 projets Carbon Dairy, Beef Carbon et Life Carbon Farming, près de 4 500 exploitations bovins lait et bovins viande et 21 entreprises du réseau sont impliquées. 
 
 

La maîtrise de la biodiversité

 
Génétique et biodiversité peuvent aller de pair. En effet, la sélection d’animaux de haute valeur génétique a donné lieu à des progrès considérables depuis une soixantaine d’années. Cette élévation de la qualité des cheptels a permis aux éleveurs d’atteindre et de maintenir des niveaux et des qualités de production sans précédent. Mais sélectionner, ce n’est pas seulement produire en quantité. C’est aussi et surtout chercher sans cesse à faire mieux. 
 
La performance génétique, réponse aux enjeux actuels
Si la sélection a permis l’émergence d’une économie, elle en favorisera également la nécessaire adaptation aux enjeux contemporains : durabilité socio-économique, résilience environnementale, adaptation aux changements climatiques, biodiversité, réponses aux évolutions des habitudes alimentaires et des représentations sociales.
 
Sélectionner pour la biodiversité
La performance génétique peut suivre des directions très variées en fonction des races, des territoires, des traditions ou des profils d’éleveurs. Contrairement à d’autres pays dont les troupeaux se sont peu à peu uniformisés, la France conserve un biotope original et varié où les races emblématiques de la production, de renommée mondiale, côtoient celles d’ancrage plus régional, à plus faible effectif, dont certaines ont d’ailleurs pu être sauvées d’une extinction annoncée.
 
Ce patrimoine génétique constitue un véritable réservoir des possibles. Il est dû à un savoir-faire accumulé sans lequel « le pays aux 300 fromages », avec sa quarantaine de races bovines, sa douzaine de races caprines et sa dizaine de races ovines, ses bocages, ses prairies, ses paysages façonnés, ne serait pas celui qui nous est familier.
 
L'importance de la sélection
D’ores et déjà, des progrès nouveaux permettent d’entrevoir des réponses aux défis de la pollution (émission de méthane), de la santé (résistance des animaux aux maladies), de l’efficience alimentaire (animaux aptes aux prairies et aux fourrages), de l’efficacité économique (revenu des exploitants, maintien des familles dans les territoires, etc.).
 
La bibliothèque de caractères sélectionnés est de plus en plus vaste. La conservation à long terme des semences est donc, en outre, une sécurité pour l’avenir. Grâce à la sélection, à ses savoirs et à ses technologies, les éleveurs conservent ainsi la faculté de faire des choix (21 races bovines, 2 races caprines et 22 races ovines sous schéma de sélection) et, par conséquent, de savoir où ils vont.
 
 
 

Le bien-être animal, une valeur essentielle pour l'éleveur

 
Avec l'avènement du phénotypage et la prise en compte de l'environnement (ergonomie des bâtiments, confort, propreté, espace, accès à la nourriture....) dans les fonctions reproductrices et productrices des animaux d'élevage, mais aussi avec la prise en considération des critères fonctionnels, de comportement et de santé (santé de la mamelle ou du pied, docilité, vitalité, longévité, etc.), sans oublier également les formidables progrès de l'évaluation génétique, le bien-être animal est désormais un vecteur de fait pour la qualité des productions et la notion de responsabilité sociétale des entreprises. Des entreprises plus que jamais tournées vers un élevage durable. 
 
Sélection, reproduction et bien-être animal
Les entreprises de conseil et service en élevage intègrent d’autant mieux le bien-être animal que cette notion est un objet de recherche depuis plusieurs années déjà. La sélection des reproducteurs bovins s’appuie, en effet, sur des critères fonctionnels, liés notamment à la santé, la longévité et le comportement, comme la santé de la mamelle, la facilité de vêlage, la vitalité du veau à la naissance, la docilité et le tempérament (diminution du risque de blessures dues à l’agression de congénères), ou encore le gène sans corne comme alternative à l’écornage. 
 
Autant de critères traduits en valeur génétique et indexés officiellement par l’Institut national de recherche agronomique. Une indexation santé de la mamelle est, par exemple, disponible depuis 2010, combinant l’ensemble des données recueillies dans les élevages. Autre exemple, l’évaluation génétique de reproducteurs mâles Prim’Holstein sur la robustesse du pied, fort vecteur de pathologies et de dégradation d’état dans les élevages laitiers. Les formidables progrès de l’évaluation génétique, non seulement en matière de sélection mais aussi de détection des anomalies, ont considérablement facilité l’intégration du bien-être animal dans les exploitations et les entreprises.
 
Technologies et formation, des outils pour le bien-être des animaux
Les technologies ne sont pas en reste, avec le développement du monitoring pour la surveillance physiologique ou la mise sur le marché d’instruments à confort accru lors des actes d’insémination. En matière de conduite d’élevage, l’approche ergonomique s’impose aujourd’hui comme facteur d’optimisation. Il n’est plus rare de trouver des brosses de grattage dans les stabulations, des dispositifs anti-insectes, des instruments de confort thermique (brumisateurs) et autres tapis de caoutchouc pour limiter les microtraumatismes, voire la diffusion d’ambiances musicales relaxantes. 
 
Ce type d’approche hyper qualitative repose sur l’investissement des éleveurs dans leur conduite d’élevage, mais aussi sur leur sensibilisation aux enjeux de la prophylaxie, avec une attention particulière portée sur la qualité des litières ou sur l’hygiène du vêlage. Les professionnels de l’insémination sont également formés à la qualité des environnements d’insémination, à la désinfection, ou encore à la contention non stressante...
 
Au final, tout ce qui permet l’expression du comportement normal des animaux (jeux, accès facilité à l’alimentation sans concurrence ni stress…), est aujourd’hui perçu par les professionnels comme facteurs d’optimisation de bien-être, et donc de qualité des productions.
 
 

La conservation et la préservation des races à petit effectif

 
Le maintien de la variabilité génétique et la conservation des races animales à petit effectif sont, pour ELIANCE et les entreprises du réseau conseil et service en élevage, deux enjeux qui doivent s’appréhender comme une richesse unique sur laquelle il convient de veiller avec beaucoup d’attention. 
 
Les atouts de la sélection génétique des animaux d'élevage
La sélection génétique présente de nombreux atouts pour la promotion des races françaises et l’amélioration des standards, mais elle est surtout indispensable pour la conservation des races à petit effectif. Il existe actuellement 15 races à très faible effectif en France, soit des populations de moins de 1 000 individus répertoriés par race (ref. France Génétique Élevage, 2014) : la Bretonne Pie Noir, la Froment du Léon, l’Armoricaine, la Saosnoise, la Nantaise, la Maraîchine, la Bordelaise, la Béarnaise, la Lourdaise, la Casta, la Mirandaise, la Ferrandaise, la Villard-de-Lans, la Hérens et la Corse.
 
Accompagner la conservation des races animales
De nombreux acteurs se coordonnent pour accompagner la conservation de ces races : éleveurs et associations d’éleveurs, centres de production de semences, parcs et conservatoires régionaux, Cryobanque nationale, etc. Les entreprises de conseil et service en élevage sont garantes de la préservation de la ressource génétique. Elles peuvent prélever des taureaux choisis et constituer un stock de semences, à disposition des éleveurs. 

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